Elise Gäbele (soprano) Pieter De Praetere (contre-ténor) Mathias Lecomte (orgue)
Fort du succès de leur concert à l'église Notre-Dame du Finistère en juin dernier, cette dream team revient pour offrir à la 7e Midsummer Mozartiade un programme mettant en vedette Haendel et Mozart, deux des plus grands maîtres de la musique du 18e siècle. Comme de coutume, cet événement, ouvert à toutes et à tous, est soutenu par la Ville de Bruxelles.
La première partie comprend des extraits de Solomon et Theodora, deux oratorios tardifs de Haendel. La seconde propose deux œuvres de jeunesse de Mozart – un aria de Farnace de l'opéra Mitridate, re di Ponto et le célèbre motet Exultate, Jubilate – toutes deux écrites pour des castrats vedettes. Ces joyaux vocaux seront complétés par trois moments forts à l'orgue, dont le célèbre hymne de couronnement Zadok the Priest.
Mais qu'est-ce qui relie Mozart à Haendel ? Nous savons que peu après s'être installé à Vienne au printemps 1782, Mozart a rencontré le baron Gottfried van Swieten, un fonctionnaire de la cour qui avait un amour rare et excentrique pour la "musique ancienne" datant d'une cinquantaine d'années plus tôt, l'ère du Haut Baroque. "Tous les dimanches, nous allons chez le baron von Suiten [sic]", écrit Mozart à son père en avril 1782, "et là, nous ne jouons que du Haendel et du Bach.”
Nous ne devrions pas supposer, cependant, que Mozart ne connaissait rien de Haendel avant cette date. Lors de son séjour à Londres en 1764-65, quelques années seulement après la mort du grand homme, il avait rencontré les œuvres de Haendel à la cour et dans les jardins d'agrément. Le jeune prodige y entendit plusieurs oratorios du vieux maître et fit la connaissance de nombreux musiciens et autres personnes qui l’avaient côtoyé de près.
Il semble toutefois que ce n'est qu'à Vienne, après avoir rencontré van Swieten, que la puissance du style baroque l'a frappé de plein fouet. Il a écrit un jour à son père : "Il est le maître de nous tous. Haendel comprend l'effet mieux que n'importe lequel d'entre nous – quand il le choisit, il frappe comme un coup de tonnerre”.
L’ÉGLISE L'actuelle église Notre-Dame du Finistère a été construite dans le premier quart du 18e siècle. Elle est la dernière église bruxelloise à avoir été construite dans le style baroque ; cependant, elle présente déjà quelques éléments du courant néoclassique du dernier tiers du siècle, notamment dans la partie inférieure de la façade principale, la partie supérieure étant achevée au 19e siècle. Quant à l'orgue, construit par le facteur d'orgues Hippolyte Loret en 1856, il a été modifié à plusieurs reprises, puis est devenu muet suite à un dégât des eaux lors d’un incendie dans le clocher en 1970. Sa restauration a été confiée à la manufacture Thomas et à l’expert Jean Ferrard.
LUNDI D’ORGUE Une série de concerts en mai 2000 pour inaugurer ce magnifique instrument nouvellement restauré a donné lieu à la création de l'asbl Lundi d'Orgue. Depuis lors, un concert gratuit est donné tous les lundis à 13 heures (sauf les jours fériés ou les fêtes liturgiques) soit par les organistes titulaires Momoyo Kokubu et Xavier Deprez, soit par un organiste invité. La programmation comprend parfois des solistes instrumentaux ou vocaux et des chœurs. Ce fut l'un de ces concerts qui nous a donné l'idée d'y proposer nos propres concerts gratuits lors du festival 2022. Nous sommes ravis de renouveler l'expérience cette année.