Connaissez-vous nos conférences gratuites? Ces présentations captivantes placent nos manifestations musicales dans un contexte culturel plus large afin de les rendre encore plus accessibles pour tous nos spectacteurs. Elles permettent notamment de vous mieux informer sur le patrimoine bruxellois de l’époque mozartienne, souvent peu ou pas du tout connu. De plus, elles rassemblent tous les acteurs culturels présents sur la place des Martyrs autour d'une même initiative. Cette année encore, nous sommes heureux de vous offrir, en collaboration avec l'équipe de la Maison CFC, deux conférences des plus pertinantes. www.maisoncfc.be
mercredi 23.06 BRUXELLES 1791
Quelle était la situation de Bruxelles en 1791, capitale des Pays-Bas méridionaux, à nouveau administrés par les Habsbourg d’Autriche, après l’épisode de la Révolution brabançonne? Les événements politiques et culturels marquants de cette année seront mis en évidence, parmi lesquels il faut signaler l’inauguration, le 30 juin, de l’empereur Léopold II, comme duc de Brabant, cérémonie d’investiture importante dans un contexte troublé par les échos révolutionnaires.
Michèle Galand est professeure ordinaire à l'Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Sciences sociales, où elle enseigne l’histoire moderne, l’histoire des anciens Pays-Bas et l’initiation aux sources de cette époque. Sa thèse a donné lieu à une monographie, Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (1744-1780), Bruxelles, 1993 (Études sur le XVIIIe siècle, XX). Elle a également édité le journal autographe de ce prince. Ses publications sont principalement centrées sur l'histoire politique et institutionnelle des anciens Pays-Bas et sur les relations entre Bruxelles et Vienne au XVIIIe siècle, ainsi que sur les répercussions sociales et culturelles de la présence des institutions gouvernementales à Bruxelles sous l'Ancien Régime.
vendredi 25.06 COMMENT MOZART DEVINT LE DIVIN MOZART À nos oreilles actuelles, La Clémence de Titus, ultime opéra de Mozart, fait figure d'anomalie. Au pire est-elle une régression par rapport aux chefs d'oeuvre de l'année 1791 (le concerto pour clarinette, La Flûte enchantée, le Requiem). Au mieux est-elle une preuve supplémentaire du génie de Mozart, de son esprit libre, capable d'exprimer les idées les plus nobles, les sentiments les plus profonds dans les conditions difficiles d'un genre très codifié (l'opera seria) et d'une commande urgente. Pourtant, ce n'est nullement selon ces points de vue romantiques qu'a été voulu et accueilli La Clémence de Titus en 1791. Que s'est-il passé entretemps? Les manières d'écouter la musique, de juger les compositeurs, ont été transformées par les événements révolutionnaires, les changements sociaux, économiques et institutionnels, les débats d'idées et les œuvres musicales des nouvelles générations. Cette conférence propose de parcourir cette évolution progressive, des premiers temps de la Révolution jusqu'en 1830, au moment où se sont stabilisées ces manières romantiques de juger le divin Mozart, celles qui sont encore les nôtres aujourd’hui.
Hugo Rodriguez est titulaire d'une maîtrise en musicologie ainsi que d'une maîtrise en langues et littératures françaises et romanes. Il travaille à la section de la musique de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR). Ses recherches se situent au carrefour des humanités classiques et des sciences cognitives. Il poursuit une thèse de doctorat sur les problèmes théoriques posés par les rapports entre création et communication en musique, à partir du cas de la musique à programme de Franz Liszt.